Louise comiran
Site internetQuelques mots pour te décrire...
Je suis graphiste et peintre en lettres indépendante.
Quel regard portes-tu sur ton parcours ?
C’est une succession d’étapes qui m’ont permise d’évoluer dans une direction que je n’aurais pas forcément imaginé au début, une succession d’apprentissages qui pour l’instant ne s’arrêtent pas.
J’ai fait un bac S car j’étais plutôt bonne en science et je voulais faire architecte, je souhaitais allier un côté créatif à un côté scientifique.
À l’époque les Beaux-arts ne m’aurait pas convenu, je ne m’imaginais pas dans une formation trop libre, j’avais besoin d’un cadre.
Un jour, une personne m’a parlé de graphisme et je me suis dis «pourquoi pas !», cela fait partie des arts appliqués donc tu réponds à une commande et tu n’es pas «artiste», c’est un mot qui me faisait peur et me fait toujours peur aujourd’hui d’ailleurs.
Quelle place a eu l’atelier au sein de celui-ci ?
Je suis arrivée en deuxième année de BTS à l’atelier, c'était une décision pas facile à prendre, car c’était la première année de l’école, mais c’est un choix que je ne regrette pas !
Nous étions très encadrés, c’est sûrement cela qui m’a permis de poursuivre à Estienne en DSAA typographie.
Une anecdote ou un souvenir particulier à nous raconter ?
Nous avions fait un concours d’affiches pour le musée Jean Lurçat, je me souviens des délibérations qui n’en finissaient plus avec les personnes qui s’occupaient du musée, il se trouve que j’étais la gagnante du concours. Suite à cela, j’ai du réaliser une affiche et un livret pour une exposition. Mon premier boulot payé était donc grâce à l’atelier !
Quel rôle peut jouer le design dans la société actuelle ?
Par rapport à ce que je fais moi, ça permet de rendre les choses plus lisibles et plus claires notamment au niveau de l’édition et de la signalétique, c’est hyper important au quotidien, par exemple, pendant les travaux, la signalétique dans la station de métro Châtelet partait dans tous les sens et je finissais toujours par me tromper de direction à un moment donné. Ou bien lorsque tu fais un guide c’est plus simple lorsque tout est bien hiérarchisé, c’est plus facile à lire, à parcourir et à trouver les informations aux bons endroits.
Ta dernière émotion graphique ou artistique ?
Julien Priez a été invité par Nike pour peindre de la typographie sur 14 murs de son World Headquarters situé à Portland. C’est fou ce qu’il a fait ! Nike l’a repéré grâce à son Instagram.
Julien était à Estienne 5 ans avant moi, c’est un petit milieu du coup on se connaît un peu tous, on a partagé un atelier et on a un peu bossé ensemble sur certains projets.
Comment vis-tu ta curiosité dans ce contexte actuel mis à mal depuis plusieurs mois ?
Je fais beaucoup de veille sur Instagram donc ça n’a pas tellement changé pour moi, j’utilise beaucoup les réseaux sociaux pour m’informer.
Une influence ou une référence à nous faire partager ?
Otto Baum, c’est un artiste qui fait pas mal de lettrages, il invente ses propres outils et réalisent des typos à taille humaine.
Comment définis-tu ton métier aujourd’hui ?
En terme de graphisme, j’essaye de donner une identité propre et reconnaissable à un client ou à un projet en essayant de me baser sur ce qui fait sa singularité. C’est également essayer de rendre claires des choses qui ne le sont pas forcément, partir de quelque chose de confus où n'on arrive pas à repérer les informations pour en faire quelque chose de lisible.
En terme de peinture en lettre c’est réaliser une enseigne qui sera visible et lisible grâce à un lettrage qui sera en lien avec l’identité du client.
Comment vois-tu la suite d’ici à 5 ans ?
Vivre du graphisme en tant qu’indépendante, trouver des projets qui puissent inclure les deux (graphisme et peintre en lettres) comme des projets d’identité qui comprennent des enseignes et des vitrines. Aussi, peut-être développer des projets personnels et avoir une pratique plus artistique et plus assumer ma facette «d’artiste».
Un conseil à donner à tes successeurs à l’atelier ?
Faire des stages un peu partout en dehors d’Angers, même pourquoi pas à l’étranger, pour rencontrer des gens qui ont d’autres références, qui vont nous enrichir, souvent plus vieux. Ils ont de l’expérience qui nous permet d’entrevoir d’autres perspectives et d’évoluer.