Jean onillon
Site internetQuelques mots pour te décrire...
Je m’appelle Jean Onillon, aujourd’hui je suis graphiste grâce à ma formation à l’atelier d’arts appliqués, au delà de ça je viens de la région d’Angers, (du fin fond des Mauges), me voilà désormais rendu à Toulouse.
C’est un peu un hasard que je sois devenu graphiste aujourd’hui, j’ai fait les portes ouvertes de l’atelier, ça m’a plu et j’ai foncé ! Je suis quelqu’un de plutôt investi et dynamique !
Quel regard portes-tu sur ton parcours ?
J’étais à la Pommeraye au lycée Saint Joseph, la suite logique du collège au même endroit… donc niveau rencontres c’était pas dingue. Je ne me suis pas trop posé de question, j’ai fait le bac le plus simple possible parce que c’était déjà un peu compliqué scolairement parlant, il n’y avait aucune option qui m’intéressait, avec du recul j’aurais du faire une option théâtre, après l’avoir découvert en MANAA et en BTS à l’atelier.
J’ai obtenu mon BAC, j’ai ensuite fais la MANAA et le BTS de l’atelier.
Le master n’existait pas encore, je souhaitais poursuivre mes études donc j’ai tenté un DSAA, j’étais pris à Rennes sauf qu’entre temps le diplôme de l’atelier s’est créé. J’ai un peu hésité avec l’aspect reconnu par l’état ou non mais vu que je me sentais super bien dans ma promo et qu’après réflexion les diplômes reconnus ça ne vaut pas plus qu’un diplôme d’école, je suis resté et j’ai fait la fameuse première année du DSDC - Diplôme Supérieur en Direction artistique & Création !
Je suis hyper content des deux années de DSDC, au delà du BTS qui nous a appris la technique et la démarche créative, c’était surtout l’appliquer à 100 % et la faire à notre façon, faire un projet comme on l’entend, tenir un peu plus tête aux avis des profs, et nous affirmer, nous chercher, nous trouver, et se souder les uns les autres.
Faire de nombreux stages m’a aussi permis de faire la différence aujourd’hui sur le marché du travail.
L’atelier ça n’a pas été que professionnel mais aussi personnel, je me suis découvert, ça a tellement collé avec les 8 autres de ma promo, nous avons été soudé dans toutes les épreuves et sommes restés très proches.
Quelle place a eu l’atelier au sein de celui-ci ?
Une place assez importante, la place numéro 1 ! La rencontre des élèves et des profs a été très enrichissante, Chloé Bergerat (prof de typographie) est celle qui m’a apporté le plus (avec Jérôme), personnellement et professionnellement. On pourrait limite parler de révélation pour cette école, j’ai découvert des capacités en moi, des traits de caractères que je ne soupçonnais pas…
à l’atelier, j’avais besoin qu’on avance et qu’on me percute un peu, qu’on me tienne tête, c’est un mode de fonctionnement particulier, quand c’est nul on nous le disait, et je me relevais d’autant plus.
J’ai trouvé du travail après un mois et demi de recherche, tout cela a porté ses fruits, donc on peut dire que la place que l’atelier à eu pendant 5 ans a été payante.
Une anecdote ou un souvenir particulier à nous raconter ?
Ahahah ! y’en a tellement ! On a boycotté (pas dans le sens révolte) un sujet de scénographie parce que nous avions la tête sous l’eau, petite rébellion avec les 8 acolytes.
Se retrouver autour d’une raclette pour le départ de Benoît, et se rendre compte que nous avons créer des liens avec l’équipe de l’école en dehors de ce cadre.
Il y a aussi les remarques sur des dessins « regarde avec les yeux », « apprend à regarder » : quand tu vois ça la première fois c’est marquant.
Quel rôle peut jouer le design dans la société actuelle ?
J’ai du mal à définir le design de manière très global, en tout cas le design graphique peut avoir un rôle commercial (augmentation des ventes...), émotionnel, positif, cela permet de porter un autre regard, mais pour cela il faut être éduqué au design pour percevoir autre chose que simplement la beauté d’une chose, d’un fauteuil par exemple :
s’il a été designé ainsi c’est qu’il y a 1000 raisons.
Il permet de porter un regard différent sur les choses, il ne faut pas non plus que ça devienne une niche, que cela devienne élitiste, ce qui est peut-être le cas car beaucoup de gens ne « comprennent pas le délire ».
Ce qui prime dans le design est avant tout sa fonction utilitaire avant son esthétisme. Selon moi il doit être novateur, il doit apporter quelque chose techniquement, technologiquement, de la réflexion, et la personne qui le reçoit doit se dire « ah il se passe quelque chose avec cette affiche, ce fauteuil... ».
Ta dernière émotion graphique ou artistique ?
Les projets de l’agence des cheval, c’est impressionnant le minimalisme de leurs prints, ce sont des génies !
Après les gens peuvent être peu réceptifs à ce type de graphisme.
Et à chaque découverte typographique, je m’extasie sur les ligatures, les courbes… ahahah ! Un bon délire de graphiste.
Comment vis-tu ta curiosité dans ce contexte actuel mis à mal depuis plusieurs mois ?
C’est un peu délicat car à Toulouse il n’y a pas beaucoup de chose pour se nourrir culturellement et visuellement, après c’est peut-être parce que je n’ai pas autant la connaissance des lieux là-bas qu’à Angers.
Pendant le confinement, j’en ai profité pour essayer des choses, c’est souvent lié à l’atelier (participer au concours pour le calendrier ou bien le guide étudiants Sortez Curieux), j’essaie toujours d’aller vers des choses nouvelles.
Je m’intéresse de plus en plus à la vidéo et au cinéma, je pense parfois à une nouvelle formation vidéo, en photographie (plus complète) ou même en webdesign.
La curiosité je l’ai toujours elle s’est juste transformée, c’est moins direct plutôt à travers des écrans.
Une influence ou une référence à nous faire partager ?
L’agence Akrolab, ils utilisent pas mal la typo, des formes minimalistes, et ils font de l’animation ou le studio 5.5 : une bonne réf en design globale.
Comment définis-tu ton métier aujourd’hui ?
Je définis mon métier comme un vendeur d’image, quelqu’un qui a autant sa place dans une entreprise qu’un
chargé de communication dont les métiers sont parfois (trop) confondus, qui gère une communication, qui est capable de donner une âme visuelle à un projet, qui pourra être reconnaissable, ça paraît peut-être banale mais je n’ai pas encore le regard du graphiste freelance qui a ses clients, je parle en tant que graphiste dans une entreprise pour une marque de bijoux et prêt à porter.
J’essaie de me battre pour que la marque pour laquelle je travaille actuellement prenne des risques, mais il y a toujours la crainte de ne pas vendre, et à la fois la marque souhaite évoluer, veut être influencée par les plus grandes mais se freine un peu parfois, malgré les envies mais ne se donne pas les moyens, mais après il faut aussi apprendre de son passé et des gens qui y travaillent depuis longtemps, qui on un regard autre que celui du graphiste : c’est important d’avoir ce regard multiple : ça apporte beaucoup, comme avec notre promo ! donc c’est un peu frustrant, je me sens un peu pris entre deux eaux.
Difficile de se positionner dans ce métier, d’essayer de trouver les mots pour faire comprendre aux gens qui ne sont pas du métier que c’est ce qu’il faut faire.
Comment vois-tu la suite d’ici à 5 ans ?
J’aimerai bien avoir une seconde expérience, être dans une agence où dans une structure où le graphiste a son mot à dire, avec plus de responsabilités, avoir un rôle de directeur artistique junior par exemple.
Après plus tard, j’aimerai monter mon business, un collectif ou un studio de création et comme je le disais tout à l’heure être aussi dans la photo, vidéo, webdesign encore plus, en fait avoir 3000 cordes à mon arc mais bon, il faut savoir être spécialisé aussi dans un domaine et pas vouloir tout faire.
Un conseil à donner à tes successeurs à l’atelier ?
Éviter de se braquer quand un prof nous fait une remarque, se remettre en question tout le temps, ne pas être buté. écouter ce que les pros et les profs nous disent, tous les conseils sont bons à prendre sauf de ceux qui n’y connaissent rien en design (papa, maman etc...).
Être ultra curieux, rigoureux, organisé, se donner à fond, que ce soit pour la Prépa ou le Bachelor, ça passe très vite, et lorsqu’on ne s’est pas investis on regrette, vivre le truc à fond il n’y aura que du positif qui en ressortira.
Prêt à venir faire un jury maintenant que tu es de «l’autre côté» ?
Oui, j’adorerais être jury, à la longue je veux être prof, j’aime l’idée de transmettre, tu as vraiment l’impression d’être utile.